Que l’on ait été simple téléspectateur ou, comme ce fût mon cas, partie
prenante de cette grande aventure télévisuelle, la mort annoncée des Guignols
ne peut nous laisser indifférent.
Parce que Les Guignols, c’est un peu comme nos "ex". On ne se
voit plus, mais on a passé beaucoup de temps ensemble, on a beaucoup ri, on a
beaucoup partagé, bref, on s’est aimé, avant que la vie et les circonstances
mettent chaque jour un peu plus de distance entre nous.
Bien sûr, de temps en temps, on a eu des nouvelles par un ami
commun qui nous a dit ce que l’"ex" était devenu, ce qu’il faisait en
ce moment, comment il allait... On se réjouissait des bonnes nouvelles, on se
désolait des moins bonnes, mais en vérité, on s’en foutait un peu. Même si cela
y ressemblait, ce n’était pas de l’indifférence, c’était juste que nos centres
d’intérêt avaient changés, que l’on avait continué nos vies ailleurs, que l’on
était vraiment passé à autre chose. «Avec le temps»… comme l’a si bien chanté
Léo.
Pourtant, lorsqu’on apprend subitement que cet "ex" est
malade, qu’il est en réel danger et qu’il pourrait même mourir, tout à coup ce
sont tous ces souvenirs que l’on a en commun qui refont surface et qui nous
font mesurer combien on lui est beaucoup plus attaché qu’on ne le soupçonnait.
Alors oui, les « Ah que coucou », les « Mangez des pommes ! », les « A
l’insu de mon plein gré », certes, ce sont de vieux souvenirs… On n’y pensait
plus tous les jours, parce que cela faisait longtemps quand même et qu’on
n’avait pas vraiment renouvelé ses références communes qui firent de nous les
témoins d’une autre époque, la fameuse « grande époque ».
Ce n’est pas de la nostalgie, non. Ce n’est pas parce qu’on était plus
jeune, plus ceci ou moins cela. C’est juste un moment de nos vies que nous
avons partagé et qui la rendait un peu plus gaie, un peu plus déjantée, un peu
plus amusante que celle que nous vivons aujourd’hui. C'est tout.
Alors oui, les Guignols, c’est comme nos ex. Même si on ne vivait plus
ensemble, même si on ne se voyait plus tous les jours, on n’a pas du tout envie
de les voir mourir sous nos yeux sans avoir envie de crier : Affreux, affreux !
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