jeudi 2 juillet 2015

Les Guignols, nos "ex" et nous…

Que l’on ait été simple téléspectateur ou, comme ce fût mon cas, partie prenante de cette grande aventure télévisuelle, la mort annoncée des Guignols ne peut nous laisser indifférent.

Parce que Les Guignols, c’est un peu comme nos "ex". On ne se voit plus, mais on a passé beaucoup de temps ensemble, on a beaucoup ri, on a beaucoup partagé, bref, on s’est aimé, avant que la vie et les circonstances mettent chaque jour un peu plus de distance entre nous.

Bien sûr, de temps en temps, on a eu des nouvelles par un ami commun qui nous a dit ce que l’"ex" était devenu, ce qu’il faisait en ce moment, comment il allait... On se réjouissait des bonnes nouvelles, on se désolait des moins bonnes, mais en vérité, on s’en foutait un peu. Même si cela y ressemblait, ce n’était pas de l’indifférence, c’était juste que nos centres d’intérêt avaient changés, que l’on avait continué nos vies ailleurs, que l’on était vraiment passé à autre chose. «Avec le temps»… comme l’a si bien chanté Léo.

Pourtant, lorsqu’on apprend subitement que cet "ex" est malade, qu’il est en réel danger et qu’il pourrait même mourir, tout à coup ce sont tous ces souvenirs que l’on a en commun qui refont surface et qui nous font mesurer combien on lui est beaucoup plus attaché qu’on ne le soupçonnait.

Alors oui, les « Ah que coucou », les « Mangez des pommes ! », les « A l’insu de mon plein gré », certes, ce sont de vieux souvenirs… On n’y pensait plus tous les jours, parce que cela faisait longtemps quand même et qu’on n’avait pas vraiment renouvelé ses références communes qui firent de nous les témoins d’une autre époque, la fameuse « grande époque ».

Ce n’est pas de la nostalgie, non. Ce n’est pas parce qu’on était plus jeune, plus ceci ou moins cela. C’est juste un moment de nos vies que nous avons partagé et qui la rendait un peu plus gaie, un peu plus déjantée, un peu plus amusante que celle que nous vivons aujourd’hui. C'est tout.

Alors oui, les Guignols, c’est comme nos ex. Même si on ne vivait plus ensemble, même si on ne se voyait plus tous les jours, on n’a pas du tout envie de les voir mourir sous nos yeux sans avoir envie de crier : Affreux, affreux !


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