dimanche 22 mai 2011

Présumé innocent ?


Mis à part DSK et la jeune femme qui l’accuse, personne ne sait ce qui s’est réellement passé dans la suite 2086 du Sofitel de New-York le 14 mai dernier et il est fort probable que, quelque soit le résultat de ce procès à venir, personne d’autre qu’eux deux ne pourra vraiment le savoir un jour.


En revanche, si à ce jour DSK est « présumé innocent » et si cette jeune femme est « présumée victime », il y a, malgré tout, une différence significative dans la façon dont ces deux présomptions ont été mises en application. 


Il semble en effet que les conditions de l’arrestation, de l’incarcération et de la libération conditionnelle draconienne de DSK laissent plutôt supposer qu’il est présumé coupable plutôt que présumé innocent, tandis que la jeune femme elle, présumée victime, est bel et bien - et c’est tant mieux - traitée comme telle, le respect de son anonymat ayant été la mesure la plus spectaculaire prise pour atteindre cet objectif.

Cela étant, une question nait naturellement de ce constat : les autorités Américaines pouvaient elles traiter autrement la présomption d’innocence de DSK ? Plus largement, pourraient-elles, en effet, dans le but de respecter la présomption d’innocence, ne pas arrêter, ne pas incarcérer et ne pas mettre en liberté conditionnelle stricte un individu (directeur du FMI ou pas…), accusé de crimes particulièrement odieux ? Dans le but de préserver la société d’une éventuelle récidive du criminel supposé ou d’éviter une tentative de sa part d’échapper à la justice, la réponse est bien entendu non.


De ce premier constat en nait un second: peut-on, doit-on, arrêter, incarcérer et priver de liberté un individu uniquement parce qu’une autre personne l’accuse d’un crime qui peut très bien ne jamais même avoir été commis et ce pour quelque (mauvaise) raison que ce soit - complot, vengeance, escroquerie, maladie mentale, etc. ? Toujours dans le but de protéger la société, la réponse est bien entendu oui.

Il y aura donc toujours et quelles que soient les histoires et les individus concernés, une présomption de vérité dans la parole de la victime et une présomption de mensonge dans celle de celui qui réfute les accusations dont il est l’objet.

C’est sans doute pour cela que nous savions tous – mais peut-être pas DSK ? - qu’il ne fallait plus jamais aux États-Unis prendre l’ascenseur à deux, se tenir dans un bureau à deux porte fermée, attendre son café à deux devant la machine, bref, ne plus jamais se retrouver à deux nulle part, sans témoin potentiel…


En conclusion, si à l’issue de son procès DSK devait être condamné à une lourde peine, cela devrait logiquement déboucher sur une forte accentuation de ce principe de précaution dans la société Américaine. 

En effet, outre les exemples cités ci-dessus, il faudra vraisemblablement ne plus jamais rien faire à deux… même l’amour, pour lequel il sera plus prudent d’avoir recours à un témoin qui puisse, le cas-échéant, attester du consentement mutuel des amants.



2 commentaires:

bgenovese a dit…

C'est tout a fait vrai, je vis au Zetazuni depuis plus de 10 ans et je confirme qu'a part se regarder dans le miroir, mieux vaut ne jamais etre seul a deux. Toutefois, l'indignation de la plupart des beaux esprits de gauche tient essentiellement a une toute autre raison: en gratifiant la femme de chambre du plus beau don qu'un homme peut faire a une femme, DSK ne meritait vraiment pas de voir sa vie s'ecrouler. Il n'aurait pas du spermettre d'etre aussi genereux.

jean-eric bielle a dit…

C'est drôle, à lire tes commentaires, j'ai comme l'impression que tu t'affirmes de plus en plus de droite... ;-)